Dans le cadre de la rétrospective Mathieu Isabelle, nous vous présentons cette semaine...
LE CRI DU LION

SA PREMIÈRE OEUVRE ANIMALIÈRE
Il faut retourner en 2012, alors que sa première œuvre de grand format, l’Imploreur prendra bientôt place à l’entrée Bullion de l’Hôtel Dieu de Montréal, Mathieu décide de réinvestir une partie des profits générés par cette vente pour entamer un nouveau projet tout aussi monumental.
Pour lui, c’est clair depuis plusieurs mois : désormais, c’est le grand format qui sera sa signature.
Habité par l’idée de créer un animal plus grand que nature, celui qui l’interpelle le plus à ce moment est, tout simplement le roi : Le Lion!
Sur le plan personnel, il symbolise le sentiment que Mathieu a ressenti avec le succès de l’Imploreur, mais aussi avec l’attente qui a entouré cette transaction, car il se sera passé près d’un an entre l’entente de vente et la conclusion du don au CHUM.
Pour lui, rien de tel qu’un rugissement de lion pour symboliser qu’il s’affiche en tant qu’artiste d’œuvres monumentales. Cette œuvre exprime que l’Imploreur n’est pas une exception, mais bien la première de plusieurs.
Le lion est le résultat de plusieurs mois d’attente avant de pouvoir recréer une œuvre de grand format.
D’un point de vue plus social, le Québec est au coeur de la Commission Charbonneau…quoi de mieux qu’un symbole d’appel à l’ordre !
LE PLAN POUR CETTE OEUVRE
À ce moment, l’important pour Mathieu est simplement de créer. Pour lui, l’important est de concevoir une autre œuvre monumentale et il n’a pas de plan précis pour l’avenir de cette œuvre. Bien qu’il puisse désormais se reposer sur les démarches de nouveaux agents, partenariat qui durera quelques années.
N’ayant pas construit Le Cri du Lion dans ce but, il nourrit tout de même un petit espoir que l’œuvre attirera l’attention de sa ville natale, Saint-Jérôme qui a justement un lion comme emblème. Un projet qu’il avait même proposé à la ville en 2009 mais qui n’avait jamais vu le jour.
LA CONCEPTION
Comme dans toute œuvre, Mathieu affinera, avec le temps, ses techniques de travail. Par exemple, pour cette œuvre, il conçut en premier, seulement le bout des pattes, éventuellement, il produira de plus grandes sections à la fois pour une meilleure fluidité entre les pièces de l’œuvre.
Une fois l’œuvre complètement assemblée, sans sa crinière, elle quitta l’atelier pour l’étape de sablage au jet précédant la finition.
Pour le fini de son œuvre, afin de rappeler l’effet poil d’un animal, il optera pour un fini « meulé » sur tout le corps du lion.
Cette étape terminée, il entama la coupe, à la main, de chacune des pièces qui composeront sa crinière. Deux finis différents ont été utilisés pour ces pièces afin de maximiser l’effet de réflexion de la lumière; pour lui donner une certaine profondeur.
Les pièces qui donnent presque l’impression d’être noires sur les photos sont en fait complètement « miroir » les autres, sont d’un fini « #4 » comparable au réfrigérateur en inox qu’on a l’habitude de voir.
Les étapes de coupe et l’installation de la crinière prendront, à elles seules, un peu plus de 2 semaines entières de travail.
LES EXPOSITIONS ET LA VENTE DE L'OEUVRE
Cette œuvre participa à deux expositions significatives dans la visibilité et la notoriété naissante de Mathieu.
Premièrement, elle fut exposée au centre d’exposition de Val David, accompagnée de l’œuvre l’Imploreur, généreusement prêtée par son acheteur.
Puis, elle passa la saison estivale au Centropolis de Laval.
Petit fait cocasse: L’oeuvre étant exposée près d’une école primaire, dans le cadre l’exposition de Val David, un responsable du aller extirper un sac d’école qui avait été lancé dans la gueule du lion et qui était allé se déposer dans son ventre!
L’œuvre fut finalement vendue en 2013, à un particulier de la ville de Hudson, en Montérégie, démarché par ses agents de l’époque.
LE CRI DU LION
Année : 2012
Dimensions : 11 x 6 x 18 pieds
Matériaux : Acier inoxydable
Acheteur privé/Québec, Canada
Crédits photo: Leclair Photo